(...)
LE PRÊTRE, à la femme dont le visage est baissé.
Est-ce tout, mon enfant?...
LA FEMME.
Il me semble, monsieur l'Abbé.
LE PRÊTRE.
Le regrettez-vous profondément, sincèrement?...
LA FEMME.
De tout mon coeur...
LE PRÊTRE.
Demandez pardon à Dieu de tous vos péchés.
LA FEMME.
Je lui en demande pardon.
LE PRÊTRE.
De tous ceux dont vous vous souvenez et de tous ceux dont vous ne vous souvenez pas... et de tous ceux que vous recommencerez demain...
LA FEMME.
Je demande pardon...
LE PRÊTRE.
Je vous donne l'absolution... Allez, mon enfant...
(La femme se détache du confessionnal.)
Vous direz deux chapelets et dix Ave Maria...
LA FEMME.
Oui, mon pére.
(La femme est sortie. Elle est jeune, jolie, un fin visage du Midi. Une amie l'attend.)
L'AMIE.
Pourquoi t'es-tu encore confessée?... Tu lui as dit que tu avais un amant...
LA FEMME.
Oui...
L'AMIE.
Et que tu le quitterais?...
LA FEMME.
Oui...
L'AMIE.
Sans quoi il ne t'aurait pas donné l'absolution... Et tu le quitteras?...
LA FEMME.
Jamais de la vie. Si toutes les femmes qui se confessent quittaient leurs amants, il n'y aurais plus un seul confessionnal sur la terre.
L'AMIE.
Mais pourquoi te confesses-tu?
LA FEMME.
Pour parler de lui à quelqu'un qui m'écoute. Viens, Conchita. (...)
em L'HOMME QUE J'AI TUÉ de Maurice Rostand.
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